Dans cet article
Et si racheter une seule entreprise ne suffisait plus ?
Leveraged Build-Up (LBU) : une stratégie où l’on ne mise pas sur un coup unique, mais sur une série d’acquisitions bien pensées.
Utilisé par les fonds de private equity et les entrepreneurs, le LBU repose sur un principe simple mais efficace : utiliser l’effet de levier financier pour multiplier les rachats, tout en renforçant la puissance du groupe à chaque étape.
Qu’est-ce que le LBU (Leveraged Build-Up) ?
Le Leveraged Build-Up, est une stratégie d’investissement financier qui consiste à créer une société holding endettée afin d’acquérir progressivement plusieurs entreprises cibles dans un même secteur ou domaine d’activité. L’objectif est de constituer un groupe cohérent et rentable, en capitalisant sur des synergies opérationnelles et financières.
Cette approche repose sur l’effet de levier financier : la dette contractée par la holding permet de financer les opérations d’acquisition sans mobilisation massive de capitaux propres. Chaque rachat vient renforcer la solidité du groupe et améliorer sa capacité d’endettement pour poursuivre de nouvelles opérations. Il s’agit donc d’un montage financier évolutif, utilisé notamment dans le cadre de stratégies de croissance externe accélérée.
À noter que d’autres montages à effet de levier existent, comme le OBO (Owner Buy-Out), qui permet à un dirigeant-actionnaire de céder une partie de ses parts à une holding qu’il contrôle, tout en restant impliqué dans le développement de l’entreprise. Ce type d’opération répond souvent à des objectifs de sécurisation patrimoniale ou de préparation à une transmission progressive.
LBU vs LBO : Quelles différences ?
Le Leveraged Build-Up et le Leveraged Buy-Out reposent tous deux sur un principe commun — l’utilisation de l’effet de levier pour financer une opération d’acquisition via une société holding — leurs logiques sont sensiblement différentes.
Le LBO désigne une opération unique de rachat d’une entreprise cible, souvent dans un contexte de transmission ou de restructuration. Il s’agit, par exemple, d’un dirigeant qui rachète son entreprise avec l’aide d’investisseurs (MBO – Management Buy-Out), ou dans une version combinée appelée LMBO, où les managers réalisent le rachat avec un recours significatif à la dette. Le LBO est donc ponctuel, bien délimité dans le temps, avec un objectif clair : optimiser ou développer une entreprise déjà existante.
À l’inverse, le LBU s’inscrit dans une démarche de construction progressive d’un groupe. L’idée est d’acquérir, de manière séquentielle, plusieurs entreprises opérant généralement dans un même secteur, afin de générer des synergies, gagner en taille critique et renforcer la rentabilité globale. Chaque rachat vient alimenter la dynamique du montage en augmentant la solidité du groupe, ce qui permet de contracter de nouvelles dettes pour poursuivre les acquisitions.
Exemple de cas d’utilisation
Consolidation sectorielle
Un fonds de private equity identifie un secteur fragmenté, par exemple les cabinets de gestion de patrimoine ou les laboratoires d’analyses médicales. Il acquiert une première entreprise rentable, qui sert de plateforme. Grâce à l’effet de levier, cette structure holding va ensuite racheter plusieurs sociétés plus petites, appelées « add-ons », pour renforcer sa présence territoriale ou élargir son offre de services.
Création d’un champion régional
Un entrepreneur ou un groupe familial souhaite devenir un acteur de référence dans un secteur comme les services à la personne. En partant d’une société initiale bien établie, il réalise plusieurs acquisitions locales de concurrents ou de spécialistes complémentaires, en réinvestissant les flux de trésorerie dégagés par les premières sociétés rachetées. Ce type de croissance en grappes est typique.
Croissance rapide dans le digital
Dans les secteurs numériques, où le time-to-market est stratégique, le LBU permet à un groupe de racheter rapidement plusieurs start-ups ou PME innovantes afin de constituer un portefeuille cohérent de solutions technologiques. Cela permet d’atteindre une masse critique, de mutualiser les coûts de développement, et d’accélérer l’accès au marché.
FAQ – LBU
Qu’est-ce qu’un LBU et comment fonctionne-t-il ?
Un LBU (Leveraged Build-Up) est une stratégie d’investissement qui consiste à acquérir plusieurs entreprisessuccessivement en utilisant une société holding financée par de la dette. À mesure que le groupe s’agrandit, il gagne en solidité financière, ce qui lui permet de contracter de nouvelles dettes pour continuer à croître. Chaque acquisition vient donc renforcer la capacité du groupe à financer les suivantes.
Quels sont les risques associés ?
Les principaux risques concernent l’endettement excessif, l’échec d’intégration des sociétés acquises et la complexité opérationnelle croissante. Un défaut de synergie ou une entreprise sous-performante peut fragiliser l’ensemble du montage. Il est donc essentiel de bien choisir les cibles, de structurer les financements avec prudence, et d’avoir une gouvernance solide.
Quelle est la différence entre LBU et LBO ?
Un Leveraged Buy-Out vise le rachat d’une seule entreprise par endettement, tandis que le Leveraged Build-Up est une stratégie d’acquisitions multiples. Le LBO est une opération ponctuelle, souvent liée à une transmission, alors que le LBU est une démarche progressive pour construire un groupe cohérent et rentable.
Comment peut-il optimiser une stratégie d’investissement ?
Il permet de créer de la valeur à plusieurs niveaux : croissance du chiffre d’affaires, synergies opérationnelles, effet de levier financier, et attractivité accrue à terme pour une revente ou une introduction en bourse. C’est une approche prisée par les fonds d’investissement cherchant un retour sur investissement élevé à moyen terme.
À qui ça s’adresse ?
Il est généralement mis en œuvre par des fonds de capital-investissement, des groupes industriels souhaitant se renforcer dans leur secteur, ou des entrepreneurs aguerris avec une vision stratégique claire. Il nécessite des compétences solides en analyse financière, en gestion de projet d’acquisition, et en pilotage d’équipes multisites.
La réussite en finance n’est pas un hasard.
Mais un ensemble de BONNES décisions, qui cumulé, vous aiderons à avoir un patrimoine bleu.
Mathieu Caradec
Conseiller en Gestion de Patrimoine