L’allocation d’actifs impacte directement la rentabilité et le niveau de risque de votre portefeuille. En répartissant vos investissements entre différentes classes d’actifs, vous pouvez à la fois maximiser vos chances de gains et limiter les risques, surtout en période de volatilité sur les marchés.

Ce guide a pour but de vous donner des stratégies pratiques pour construire une allocation d’actifs adaptée à vos objectifs financiers et à votre tolérance au risque. Vous découvrirez aussi comment un suivi et des ajustements réguliers permettent de maintenir votre allocation performante au fil du temps.

Comprendre l’allocation d’actifs

L’allocation d’actifs est une stratégie clé en gestion de patrimoine. Elle consiste à répartir le capital entre différentes classes d’actifs afin d’équilibrer le risque et le rendement. Cette répartition permet d’ajuster le portefeuille en fonction des conditions de marché, des objectifs financiers et du profil de risque de l’investisseur.

Qu’est-ce que l’allocation d’actifs ?

L’allocation d’actifs consiste à distribuer stratégiquement les investissements entre plusieurs catégories d’actifs, telles que les actions, les obligations, l’immobilier, ou encore les matières premières. L’idée est d’optimiser le rapport entre le risque pris et le retour sur investissement espéré. Une allocation réfléchie permet d’exploiter les opportunités du marché tout en limitant l’exposition à une classe d’actifs unique.

L’objectif est d’adapter la répartition en fonction des objectifs personnels, que ce soit la croissance du capital, la génération de revenus ou la préservation du patrimoine. Chaque classe d’actifs réagit différemment aux fluctuations du marché, ce qui permet à l’investisseur de mieux naviguer à travers les cycles économiques.

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Les différentes classes d’actifs et leurs caractéristiques

  • Les actions : Elles offrent un potentiel de croissance élevé à long terme, mais elles sont également plus volatiles. Les actions sont idéales pour les investisseurs cherchant à augmenter significativement leur capital, avec une tolérance pour les fluctuations à court terme. Elles représentent souvent la part la plus importante des portefeuilles axés sur la croissance.
  • Les obligations : Moins volatiles que les actions, les obligations fournissent un revenu fixe sous forme d’intérêts et sont généralement considérées comme plus sûres. Elles sont utilisées pour stabiliser un portefeuille et réduire le risque global, surtout dans des périodes de forte incertitude économique. Bien que les rendements des obligations soient généralement inférieurs à ceux des actions, elles apportent une sécurité bienvenue dans des portefeuilles plus prudents.
  • L’immobilier : L’immobilier, qu’il s’agisse de biens physiques ou d’investissements via des fonds immobiliers (comme les SCPI), peut générer des revenus réguliers grâce aux loyers et une appréciation du capital à long terme. Il est apprécié pour sa capacité à diversifier un portefeuille et à fournir des revenus stables, en particulier dans des périodes de faible volatilité des prix.
  • Les matières premières : Bien que plus volatiles, les matières premières comme l’or, l’argent ou le pétrole peuvent jouer un rôle de protection contre l’inflation et les incertitudes géopolitiques. Elles apportent une diversification supplémentaire, notamment lorsque d’autres classes d’actifs traversent des périodes difficiles.
  • Les investissements alternatifs : Ces catégories, comme le private equity, les hedge funds ou les cryptomonnaies, peuvent également trouver leur place dans un portefeuille en fonction des objectifs de diversification et de performance. Leur inclusion est souvent justifiée par leur capacité à offrir des rendements déconnectés des marchés traditionnels, bien que leur risque soit généralement plus élevé.

Les principes de base pour une allocation efficace

Optimiser l’allocation d’actifs est fondamental pour construire un portefeuille résilient et performant. Cela implique de prendre en compte plusieurs principes clés qui guident la structuration des investissements en fonction du profil de risque et des objectifs financiers de chacun. Voici un aperçu des principes à suivre pour élaborer une allocation d’actifs performante.

La diversification : pourquoi et comment ?

Diversifier ses investissements est la base de toute stratégie d’allocation réussie. L’objectif est de réduire l’exposition au risque tout en augmentant les opportunités de rendement ajusté au risque. La diversification ne consiste pas seulement à investir dans différentes classes d’actifs, comme des actions, des obligations, et de l’immobilier, mais également à diversifier au sein même de chaque catégorie.

Pour les actions, cela peut se traduire par une répartition entre différentes régions (États-Unis, Europe, marchés émergents), secteurs économiques (technologie, santé, consommation), et types d’entreprises (grande capitalisation, petite capitalisation). Les obligations peuvent également être diversifiées par type d’émetteur (gouvernemental ou d’entreprise), niveau de risque (investment grade ou high yield), et échéance (courte ou longue durée). L’immobilier peut inclure des placements dans des SCPI, des fonds REIT, ou de l’immobilier direct.

Cette approche multi-niveaux permet de répartir les risques et de capter différentes sources de rendement. Une bonne diversification protège le portefeuille contre les baisses significatives dans un secteur ou une région spécifique, tout en offrant des opportunités de gains dans d’autres segments.

Petit tips ! N’hésitez pas à réévaluer votre stratégie d’investissement périodiquement

Corrélation entre les actifs et gestion du risque

La corrélation entre les actifs est un autre concept clé à maîtriser pour construire un portefeuille performant. La corrélation mesure à quel point deux actifs bougent en relation l’un avec l’autre. Si deux actifs ont une corrélation élevée (proche de 1), leurs prix évoluent généralement dans la même direction, tandis que des actifs avec une corrélation négative bougent dans des directions opposées.

Pour réduire la volatilité globale d’un portefeuille, il est recommandé d’inclure des actifs ayant une faible corrélation, voire une corrélation négative. Par exemple, les obligations d’État ont souvent une corrélation négative avec les actions, ce qui signifie que lorsque les marchés actions chutent, les obligations peuvent compenser ces pertes en augmentant en valeur. Cette interaction permet de réduire le risque total du portefeuille sans sacrifier le rendement à long terme.

En combinant des actifs avec différentes corrélations, vous construisez un portefeuille capable de résister à la volatilité du marché, ce qui est essentiel pour maintenir la stabilité et atteindre des objectifs financiers à long terme.

Allocation d’actifs en fonction des objectifs financiers

Allocation d’actifs pour la croissance du patrimoine

Pour les investisseurs qui recherchent une croissance agressive du patrimoine, l’accent sera mis sur des classes d’actifs à haut rendement, comme les actions et le capital-risque. Les actions, en particulier dans des secteurs innovants comme la technologie ou les marchés émergents, peuvent offrir des rendements significatifs sur le long terme. Investir dans ces segments comporte plus de volatilité, mais le potentiel de gains à long terme justifie ce risque supplémentaire pour ceux qui ont un horizon d’investissement suffisamment long.

Un portefeuille orienté vers la croissance pourrait allouer 70 à 85 % de ses actifs aux actions, avec une répartition entre les régions et secteurs dynamiques, tandis qu’une partie plus petite serait placée dans des obligations ou des fonds immobiliers pour stabiliser légèrement la volatilité globale.

Allocation d’actifs pour la génération de revenus

Pour ceux qui privilégient la génération de revenus réguliers, la répartition se concentre sur des actifs générant des flux de trésorerie constants, comme les obligations d’entreprises, les obligations municipales, et les actions à dividendes. Les titres à revenus fixes, en particulier les obligations investment grade, offrent des paiements d’intérêts réguliers, tandis que les actions de sociétés bien établies peuvent fournir des dividendes attractifs et croissants dans le temps.

Les REITs (Real Estate Investment Trusts) ou SCPI peuvent également jouer un rôle clé dans une stratégie de génération de revenus, offrant des distributions régulières tirées des revenus locatifs immobiliers. L’allocation d’actifs pourrait ainsi inclure 50 % d’obligations et de titres à revenu fixe, 30 % d’actions à dividendes et 20 % d’immobilier.

Allocation d’actifs pour la préservation du capital

Pour les investisseurs conservateurs, ou ceux en phase de retraite, l’objectif principal est la préservation du capital avec une croissance modérée. Ici, le portefeuille sera principalement orienté vers des actifs à faible volatilité, comme les obligations d’État, les fonds euros ou les comptes à terme. Ces actifs offrent une protection contre les pertes en capital tout en permettant une croissance lente mais stable.

Une allocation typique pour la préservation du capital pourrait inclure 70 % d’obligations d’État ou de fonds euros et 30 % d’actions stables ou d’immobilier, garantissant un rendement modeste sans prise de risque excessive.

Stratégies d’optimisation

Rééquilibrage périodique : quand et comment ?

Le rééquilibrage consiste à ajuster la répartition du portefeuille pour revenir à l’allocation cible initiale. Cela est nécessaire car, avec le temps, certaines classes d’actifs peuvent surperformer, déséquilibrant ainsi le portefeuille. Rééquilibrer permet de vendre des actifs ayant performé et d’acheter ceux qui ont sous-performé, tout en maintenant le risque global conforme à l’objectif de l’investisseur.

Le rééquilibrage doit être effectué au moins une fois par an, ou lors de mouvements significatifs du marché, pour s’assurer que l’exposition au risque reste alignée avec la tolérance initiale.

L’importance de l’horizon de placement

L’horizon de placement influe directement sur la stratégie d’allocation d’actifs. Les investisseurs avec un horizon à long terme peuvent se permettre d’être exposés à plus de volatilité, car les fluctuations à court terme sont souvent absorbées par la croissance économique à long terme. Ceux avec un horizon plus court doivent, au contraire, privilégier des actifs plus stables pour protéger leur capital.

Facteurs externes influençant l’allocation d’actifs

Influence des conditions économiques et politiques

Les cycles économiques, les changements dans les politiques fiscales ou monétaires, et les tensions géopolitiques influencent la performance des marchés. Par exemple, en période d’incertitude politique, les investisseurs peuvent privilégier des actifs refuges comme les obligations d’État, alors que dans des périodes d’expansion économique, les actions et les actifs à risque peuvent être plus attrayants.

Impact de l’évolution des taux d’intérêt

Les taux d’intérêt ont un effet direct sur les obligations et d’autres investissements sensibles aux taux. Une hausse des taux réduit la valeur des obligations existantes, tandis qu’une baisse peut les rendre plus attractives. Il est essentiel de comprendre comment les taux d’intérêt impactent la composante obligataire d’un portefeuille pour ajuster l’allocation en conséquence.

Exemples d’allocation optimisée

1. Cas d’une allocation défensive

Dans une allocation défensive, l’objectif principal est de minimiser le risque de pertes en capital tout en générant un rendement stable. Une approche typique consiste à allouer environ 70 % du portefeuille à des placements à faible risque tels que les fonds euros dans les contrats d’assurance-vie et les obligations d’État. Ces actifs offrent une sécurité importante, avec peu de volatilité, bien que leurs rendements soient modérés.

Le reste du portefeuille, soit 30 %, peut être investi dans des actions de grandes entreprises stables (blue chips) et dans l’immobilier via des parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI). Les actions de grandes entreprises permettent de capter un rendement modéré, tandis que les SCPI fournissent des revenus réguliers issus de l’immobilier commercial ou résidentiel, sans la nécessité de gérer directement des biens.

Cette stratégie défensive permet d’obtenir un rendement annuel moyen de l’ordre de 2,5 %. Bien que modeste, cette allocation vise avant tout à protéger le capital contre les aléas du marché, tout en générant des revenus réguliers.

2. Cas d’une allocation équilibrée

Une allocation équilibrée cherche à combiner la croissance et la sécurité. Ici, une répartition classique pourrait inclure 50 % du portefeuille en fonds actions internationales, offrant une exposition à la croissance mondiale. Cette diversification permet de profiter des opportunités sur les marchés développés et émergents, tout en réduisant le risque lié à une région spécifique.

En parallèle, environ 30 % du portefeuille peut être alloué à l’immobilier via des SCPI. Ces placements fournissent des rendements stables et passifs, sans la gestion directe d’actifs immobiliers, tout en apportant une diversification supplémentaire.

Pour réduire la volatilité du portefeuille, les 20 % restants peuvent être placés dans des obligations d’entreprises et des fonds euros. Les obligations d’entreprises, bien que légèrement plus risquées que les obligations d’État, offrent un meilleur rendement, tandis que les fonds euros permettent de stabiliser la performance globale.

Sur trois ans, cette allocation équilibrée peut générer un rendement annuel moyen de 4 %, profitant à la fois de la croissance des marchés actions et de la stabilité des actifs immobiliers et obligataires.

3. Cas d’une allocation dynamique

Dans une allocation dynamique, l’accent est mis sur la croissance rapide, souvent avec un niveau de risque élevé. Une répartition agressive pourrait voir 85 % du portefeuille investi dans des actions, principalement dans des secteurs à fort potentiel comme les marchés émergents et les technologies avancées. Ces segments offrent des perspectives de rendement élevées, mais aussi une volatilité plus marquée.

Pour compléter cette stratégie à haut risque, environ 15 % du portefeuille peut être alloué à des actifs encore plus spéculatifs, tels que les cryptomonnaies et les entreprises Fintech. Ces actifs, bien que très volatils, peuvent générer des rendements spectaculaires lors des périodes de forte croissance économique.

Une telle allocation dynamique, bien que sujette à des fluctuations importantes, peut offrir un rendement moyen de 8 % par an sur cinq ans, avec des années de forte performance (+15 %) mais aussi des périodes de baisse significative. Cette stratégie demande une tolérance au risque élevée et un horizon d’investissement long pour lisser les fluctuations.

La réussite en finance n’est pas un hasard.

Mais un ensemble de BONNES décisions, qui cumulé, vous aiderons à avoir un patrimoine bleu.

Mathieu Caradec

Conseiller en Gestion de Patrimoine

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