La gestion des liquidités réfère à la planification, au contrôle et à l’optimisation des ressources financières liquides d’une entreprise afin de garantir sa capacité à répondre à ses obligations sur le court terme.

Ces la base pour maintenir la solvabilité et la flexibilité opérationnelle (salaires, fournisseurs, services et dettes), avec l’avantage de pouvoir réagir aux imprévus et aux opportunités qui se présente.

Et surtout… d’éviter les retards de paiement, des pénalités ou, dans les cas extrêmes, des faillites.

Gestion des liquidités

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LA BASE de la gestion des liquidités en 7 points

1. Analyse des cycles de trésorerie :

Les cycles de trésorerie peuvent être décomposés en plusieurs éléments, tels que le cycle d’exploitation (du moment de l’achat de matières premières à la vente de produits finis) et le cycle de conversion de trésorerie (de la vente à l’encaissement des paiements clients).

Ces cycles montrent les périodes où les fonds sont immobilisés, ce qui impacte la disponibilité des liquidités.

Une entreprise peut alors ajuster ses stratégies, par exemple en négociant des délais de paiement plus longs avec ses fournisseurs ou en incitant ses clients à payer plus rapidement, pour améliorer ses flux de trésorerie.

2. Synchronisation des flux de trésorerie entrants et sortants :

L’équilibre entre les entrées et sorties de trésorerie évite les tensions de liquidités.

Une bonne pratique consiste à créer des tableaux de flux de trésorerie prévisionnels, souvent sur des bases hebdomadaires ou mensuelles, pour visualiser les périodes de déficit ou de surplus de liquidités.

Le but est d’anticiper les besoins de financement à court terme, comme le recours à des lignes de crédit ou la mobilisation d’actifs disponibles, et de planifier l’utilisation des excédents pour rembourser des dettes, investir ou constituer des réserves de sécurité.

3. Prévision et gestion proactive des crises de liquidité :

Les prévisions de flux de trésorerie doivent intégrer différents scénarios, y compris les plus pessimistes, pour préparer l’entreprise à faire face à des situations imprévues comme une baisse soudaine des ventes, une hausse des coûts, ou des retards dans les paiements clients.

En disposant de plans d’urgence, comme la réduction temporaire des dépenses ou l’accès à des financements d’urgence, l’entreprise peut maintenir sa stabilité financière même en période de crise.

4. Besoin en fonds de roulement (BFR) :

Le BFR représente les ressources nécessaires pour financer le cycle d’exploitation de l’entreprise, c’est-à-dire l’achat des stocks, la production, et la vente avant que l’argent des ventes ne soit encaissé.

Une gestion rigoureuse du BFR implique de surveiller les délais moyens de paiement des clients (DSO), les délais moyens de règlement des fournisseurs (DPO), et le nombre de jours de stock (DIO). Optimiser le BFR revient à réduire les délais de paiement des clients, allonger les délais de paiement aux fournisseurs sans pénaliser les relations commerciales, et gérer les niveaux de stocks pour éviter l’immobilisation excessive de fonds.

5. Optimisation des liquidités et réduction des coûts financiers :

En maîtrisant le BFR, l’entreprise réduit ses besoins de financement externes, limitant ainsi les coûts d’intérêt sur les emprunts à court terme. De plus, des solutions comme l’affacturage, le crédit fournisseur, ou les programmes de supply chain finance peuvent offrir des alternatives pour libérer des liquidités sans alourdir le bilan de l’entreprise.

6. Stratégies d’investissement des excédents de liquidités :

Lorsque l’entreprise dispose d’excédents de trésorerie, ceux-ci doivent être gérés de manière active pour générer des rendements tout en préservant la liquidité et la sécurité du capital. Cela peut inclure des placements à court terme comme les comptes rémunérés, les certificats de dépôt, ou les fonds monétaires, qui offrent des rendements tout en permettant un accès rapide aux fonds si nécessaire.

7. Surveillance et ajustements continus :

La gestion des liquidités n’est pas un processus ponctuel, mais nécessite une surveillance constante et des ajustements réguliers. Les responsables financiers doivent s’appuyer sur des indicateurs de performance clés (KPI) tels que le ratio de liquidité immédiate, le ratio de liquidité générale, et le ratio de couverture des intérêts pour évaluer en temps réel la situation de trésorerie de l’entreprise et ajuster les stratégies en fonction des évolutions du marché et de l’activité de l’entreprise.

À lire : 10 erreurs courantes à éviter pour une gestion efficace de trésorerie

Comment optimiser sa gestion des liquidités ?

Pour optimiser la gestion de vos liquidités et surmonter vos problèmes financiers, voici une stratégie qui retrace les grandes lignes des choses à faire.

1. Commencez par une analyse approfondie de votre trésorerie. Recueillez toutes les données disponibles sur vos flux de trésorerie entrants et sortants pour identifier exactement où se situent les problèmes. Cela inclut l’examen des cycles de trésorerie, la durée des créances clients, les délais de paiement fournisseurs, et les périodes de creux ou de pic de trésorerie. Faites un tableau de trésorerie prévisionnel à court terme (30, 60, 90 jours) pour visualiser les prévisions de liquidités et détecter les moments critiques où la trésorerie pourrait être insuffisante.

2. Agissez rapidement pour optimiser vos flux de trésorerie. Pour les créances clients, réduisez les délais de paiement en encourageant les paiements anticipés, par exemple avec des réductions pour paiement rapide. Réévaluez les conditions de crédit offertes à vos clients et envisagez de les resserrer pour limiter les risques de retard de paiement. Si des créances sont régulièrement en retard, envisagez des solutions comme l’affacturage, qui vous permet de recevoir des liquidités immédiates en échange de vos factures clients.

Du côté des fournisseurs, négociez des délais de paiement plus longs pour garder votre trésorerie plus longtemps. Assurez-vous que ces négociations n’affectent pas négativement votre relation avec vos fournisseurs ; transparence et communication sont clés.

3. Explorez toutes les options de financement disponibles pour ne pas dépendre d’une seule source. En plus des prêts bancaires classiques, pensez aux lignes de crédit renouvelables, au financement participatif, ou même à des investisseurs privés qui peuvent apporter des fonds en échange d’une participation au capital ou de parts de revenu. Comparez les conditions de chaque option et choisissez celles qui offrent les meilleures conditions de flexibilité et de coût pour votre situation spécifique.

4. Analysez vos dépenses pour identifier les coûts qui peuvent être réduits ou reportés. Classez vos dépenses en essentielles et non essentielles, et réduisez ou reportez celles qui ne sont pas immédiatement nécessaires à l’opération de votre entreprise. Examinez les contrats de service et les abonnements pour voir si des économies peuvent être faites par la renégociation ou l’annulation temporaire.

5. Investissez dans des outils qui automatisent et améliorent la gestion de votre trésorerie. Des logiciels de gestion de trésorerie peuvent suivre les flux en temps réel, optimiser les prévisions et fournir des alertes pour des écarts par rapport aux plans prévus. Ces outils vous permettent de prendre des décisions basées sur des données précises et actualisées, et de réagir rapidement aux changements de situation.

6. Travaillez à aligner les échéances de vos actifs et passifs. Cela signifie que les paiements que vous devez recevoir (actifs) doivent être en phase avec ceux que vous devez effectuer (passifs). En ajustant la durée de vos emprunts et en coordonnant les flux de trésorerie, vous réduisez les risques de déséquilibre financier. Pensez également à consolider vos dettes à court terme en une seule dette à long terme, avec des paiements mensuels plus bas et prévisibles, pour alléger la pression sur votre trésorerie.

7. Mettez en place un fonds de réserve ou une ligne de crédit d’urgence que vous pouvez activer en cas de besoin. Ce coussin financier vous permettra de couvrir les dépenses imprévues ou de compenser les baisses temporaires de trésorerie sans perturber vos opérations. Pensez également à établir des plans de contingence qui incluent des actions précises à prendre en cas de variations soudaines de trésorerie.

8. La gestion de la trésorerie est un processus continu. Suivez régulièrement vos prévisions de trésorerie et comparez-les à la réalité pour ajuster vos stratégies en temps réel. Faites un point régulier, idéalement toutes les semaines, pour réévaluer votre position de liquidité et identifier toute action corrective nécessaire.

À lire : Pourquoi devons-nous évaluer la performance financière ?

L’optimisation quotidienne pour ne pas avoir de mauvaise surprise mensuelle

Processus, Processus, Processus, voici 3 mots à garder en mémoire dans votre quotidien pour votre optimisation des liquidités.

Une mauvaise gestion au quotidien créera une accumulation de petit problème sur le mois, qui lui même conduira à des mauvaises surprises annuelles.

Comme dernier conseil, n’hésitez à automatiser, à revoir vos processus, à analyser et à adapter autant que nécessaire pour que les liquidités ne soient plus un stress pour votre entreprise mais une VRAI force !

La réussite en finance n’est pas un hasard.
Mais un ensemble de BONNES décisions, qui cumulé, vous aiderons à avoir un patrimoine bleu.

Mathieu Caradec

Conseiller en Gestion de Patrimoine

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