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En France, le système de retraite repose sur la répartition : les actifs financent les pensions des retraités. Mais ce modèle, longtemps pilier de la solidarité nationale, montre aujourd’hui ses limites. Selon la DREES, le montant moyen de la pension s’élève à environ 1 450 € net par mois, tandis que le niveau de vie moyen baisse de près de 25 % au moment du passage à la retraite. Parallèlement, l’espérance de vie dépasse désormais 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes, rendant indispensable une stratégie financière sur le long terme.
Entre la baisse du salaire de référence, l’inflation persistante et l’allongement de la durée de vie, anticiper sa retraite n’est plus une option, mais une nécessité.
Optimiser sa retraite, c’est comprendre et activer les bons leviers : ceux du système public (taux plein, rachat de trimestres, cumul emploi-retraite), mais aussi les revenus complémentaires issus du patrimoine privé (PER, assurance-vie, immobilier locatif, placements financiers diversifiés).
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Optimiser sa pension publique
Trimestres, décote et surcote
La pension de base repose sur trois éléments : le salaire moyen des 25 meilleures années, le taux de liquidation et la durée d’assurance. Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, il faut valider un certain nombre de trimestres, variable selon l’année de naissance (entre 166 et 172 trimestres pour les générations récentes).
Une durée d’assurance incomplète entraîne une décote (minoration de la pension), tandis qu’un départ différé au-delà du taux plein génère une surcote (majoration de 1,25 % par trimestre supplémentaire). Ainsi, décaler son départ de quelques mois peut parfois rapporter plus qu’un produit d’épargne sécurisé.
L’optimisation passe donc par la vérification régulière de son relevé de carrière et la correction d’éventuelles anomalies (trimestres manquants, périodes assimilées non comptabilisées, erreurs de cotisation). C’est le socle sur lequel repose toute stratégie de revenu à la retraite.
Rachat de trimestres
Le rachat de trimestres permet de combler des périodes d’activité non cotisées (études, stages, emploi à temps partiel…). Il s’agit d’une dépense souvent mal comprise, mais qui peut être fiscalement avantageuse.
Les sommes versées sont déductibles du revenu imposable, ce qui réduit l’impact fiscal de l’opération. Le coût dépend de l’âge et du revenu, mais il faut toujours comparer le coût du rachat avec le gain futur de pension et la durée d’amortissement.
Un rachat peut se révéler rentable si vous êtes proche du taux plein, avec une tranche marginale d’imposition élevée, ou si vous souhaitez partir avant l’âge légal de la surcote.
L’aide d’un ingénieur patrimonial permet souvent d’arbitrer objectivement entre rachat, épargne retraite et investissement locatif.
Cumul emploi-retraite
Le cumul emploi-retraite est devenu une option stratégique pour de nombreux retraités. Il permet de cumuler pension et revenus d’activité, sans limitation de montant, dès lors que l’on a liquidé tous ses régimes à taux plein.
Au-delà de l’avantage financier immédiat, il s’agit d’un levier psychologique et social important : conserver une activité professionnelle partielle permet de maintenir du lien, de valoriser son expérience et d’alléger la transition vers la retraite complète.
Depuis la réforme de 2023, le cumul emploi-retraite permet également de générer de nouveaux droits, une évolution qui renforce son intérêt. Cette option séduit particulièrement les indépendants et professions libérales qui souhaitent prolonger leur activité à rythme choisi.
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Générer des revenus complémentaires à la retraite
L’épargne longue
Le Plan d’Épargne Retraite (PER)
Le PER est aujourd’hui l’un des outils les plus puissants pour préparer sa retraite. Les versements volontaires sont déductibles du revenu imposable, ce qui crée un effet fiscal immédiat. À la sortie, le choix entre rente ou capital permet de moduler ses besoins et sa fiscalité.
Le PER se distingue par sa flexibilité : transfert entre contrats, gestion pilotée, sortie anticipée pour l’achat de la résidence principale. En phase de retraite, il devient un véritable vecteur de revenu complémentaire.
L’assurance-vie
L’assurance-vie reste la pierre angulaire du patrimoine français. Au-delà de ses avantages successoraux, elle permet d’organiser des rachats programmés pour compléter la pension. Après huit ans, les gains bénéficient d’un abattement fiscal annuel de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple).
L’assurance-vie offre également une liberté de gestion : arbitrage entre fonds euros et unités de compte (SCPI, obligations, actions), choix du rythme de sortie, et fiscalité allégée sur le long terme.
Le PEA et les placements financiers diversifiés
Le PEA peut aussi contribuer à la retraite : après cinq ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu. Placé sur des ETF ou des actions à dividendes, il procure un flux régulier, idéal pour compléter des pensions publiques.
Une gestion équilibrée, diversifiant entre produits de taux, actions et supports immobiliers, permet de préserver son pouvoir d’achat face à l’inflation tout en limitant les risques.
L’investissement immobilier
SCPI et LMNP
L’immobilier locatif est un pilier naturel de la retraite : il transforme un patrimoine en revenus réguliers. Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d’investir collectivement dans l’immobilier tertiaire, sans gestion directe.
Elles offrent des rendements nets attractifs, entre 4 % et 6 % selon les périodes, avec un risque maîtrisé et une fiscalité optimisable via le démembrement ou l’assurance-vie.
Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) est une autre voie pour générer un revenu complémentaire tout en amortissant fiscalement le bien, réduisant ainsi l’imposition sur les loyers.
Mettre à profit sa résidence principale
La résidence principale peut aussi devenir un outil d’optimisation. Vendre en viager, louer une partie du logement, ou procéder à un démembrement temporaire permet de dégager des revenus tout en conservant son cadre de vie.
Ces options nécessitent une analyse personnalisée pour éviter tout déséquilibre patrimonial, notamment en matière de succession ou de fiscalité locale.
Développer de nouvelles sources d’activité
De plus en plus de retraités choisissent de rester actifs autrement : création de micro-entreprises, missions de conseil, activité artistique ou associative. Ces revenus, même modestes, peuvent améliorer le quotidien et contribuer à la cohésion sociale.
Certaines activités bénéficient de régimes fiscaux simplifiés, comme le micro-BIC ou le micro-BNC. Ces dispositifs encouragent la transmission d’expérience tout en allégeant la charge fiscale.
L’important est de veiller à la compatibilité entre ces revenus et le régime de retraite liquidé, pour éviter tout conflit administratif.
Optimiser la fiscalité de ses revenus de retraite
Comprendre la fiscalité des pensions et des revenus de placement
Les pensions de retraite sont imposables comme des salaires, mais bénéficient d’un abattement de 10 %, plafonné à 4 321 € par foyer fiscal. À cela s’ajoutent les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CASA), dont le taux dépend du revenu fiscal de référence.
Les revenus de placement (intérêts, dividendes, loyers, SCPI, etc.) sont soumis à la flat tax (PFU) de 30 %, sauf option pour le barème progressif. La clé réside dans la répartition des revenus entre les différentes sources pour optimiser la fiscalité globale.
Une stratégie bien conçue peut réduire la pression fiscale de plusieurs points, notamment via les enveloppes comme le PER ou l’assurance-vie.
Piloter la sortie de ses produits d’épargne
Sortir d’un PER ou d’une assurance-vie demande une réflexion stratégique.
Étaler les rachats dans le temps, arbitrer entre rente et capital, ou panacher les deux modes de sortie permet de maîtriser la progressivité de l’impôt.
Dans certains cas, il est pertinent de programmer les retraits sur plusieurs années, voire de les déclencher après un changement de tranche fiscale (passage à un revenu plus bas, veuvage, etc.).
Une planification fiscale sur mesure, intégrant revenus, âge et situation familiale, est la clé d’une retraite fluide et fiscalement apaisée.
Exploiter les enveloppes fiscales adaptées à la retraite
Les retraités disposent d’outils souvent sous-estimés : le PEA senior, qui conserve son avantage fiscal même après 75 ans ; le démembrement pour réduire l’IFI ; ou encore les contrats d’assurance-vie multisupports, qui permettent de mixer rendement et liquidité.
L’objectif n’est pas de multiplier les supports, mais de les articuler intelligemment selon la fiscalité applicable, la liquidité souhaitée et la transmission envisagée.
Construire une stratégie patrimoniale durable
Diversifier ses sources de revenus
La résilience d’une retraite repose sur la diversification des flux : pension publique, épargne retraite, immobilier, placements financiers. Cette répartition permet de faire face aux aléas économiques (hausse des taux, inflation, baisse de loyers).
Une allocation équilibrée entre revenus fixes (rentes, SCPI) et variables (PEA, dividendes, plus-values) assure stabilité et croissance.
Adapter sa stratégie à son âge et à son profil de risque
Les priorités évoluent avec le temps.
Avant 55 ans, il est préférable de privilégier la capitalisation et la recherche de performance (actions, unités de compte).
Après 60 ans, la logique bascule vers la sécurisation et la distribution régulière de revenus (SCPI, fonds euros, obligations).
Une approche patrimoniale personnalisée, construite avec un expert, permet de calibrer le risque et d’éviter les décisions émotionnelles.
Anticiper la transmission et protéger son conjoint
Optimiser sa retraite, c’est aussi préparer la suite. La pension de réversion, les contrats d’assurance-vie et les stratégies de démembrement croisé permettent de préserver le niveau de vie du conjoint survivant.
Cette anticipation est cruciale, surtout dans les familles recomposées ou les situations de résidence à l’étranger.
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Mathieu Caradec
Conseiller en Gestion de Patrimoine